Ces personnes se comptent par milliers aux quatre coins de la province. Elles sont tantôt des sœurs, des filles ou des conjointes. Ils sont des neveux, des maris et des voisins. Leur rôle? Soutenir un proche en favorisant le maintien et l’amélioration de sa qualité de vie à domicile ou dans d’autres milieux de vie.
Comme chaque situation est différente, chaque proche aidant doit évidemment s’adapter aux besoins spécifiques de la personne qu’il ou elle accompagne. Comment établir le lien, les tâches, les limites? Quelle incidence l’intervention des proches aidants a-t-elle sur le quotidien des travailleurs et des travailleuses de la santé qui côtoient la personne dans le besoin? Pour nous aider à démystifier le tout, nous avons rencontré Cristina Gangan, infirmière clinicienne.
Qu’est-ce qu’un proche aidant?
Pour bien comprendre à qui s’applique le titre de proche aidant, allons-y tout simplement avec cette définition offerte par le gouvernement du Québec.
Est considéré comme proche aidant :
« Toute personne qui apporte un soutien à un ou à plusieurs membres de son entourage qui présentent une incapacité temporaire ou permanente de nature physique, psychologique, psychosociale ou autre, peu importe leur âge ou leur milieu de vie, avec qui elle partage un lien affectif, familial ou non.
Le soutien apporté est continu ou occasionnel, à court ou à long terme, et est offert à titre non professionnel, de manière libre, éclairée et révocable, dans le but, notamment, de favoriser le rétablissement de la personne aidée, le maintien et l’amélioration de sa qualité de vie à domicile ou dans d’autres milieux de vie. »
Les tâches effectuées par les personnes aidantes concernent entre autres le transport, les soins personnels, les opérations bancaires, les obligations juridiques, le soutien à la vie sociale, et de manière plus personnelle, le soutien émotionnel et psychologique.
Qui a besoin d’un proche aidant?
Même les personnes âgées les plus autonomes peuvent bénéficier de la présence quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle d’un proche aidant. Que ce soit l’un de leurs enfants ou une personne-ressource avec qui communiquer en cas d’urgence, il est très sécurisant d’avoir à ses côtés une personne qui se soucie de son bien-être.
Madame Gangan nous explique : « On associe le proche aidant à la perte d’autonomie, mais dans le cas du Marronnier, les personnes âgées sont autonomes. Dès l’évaluation initiale, on met tout de même l’accent sur l’importance des proches aidants. Ces personnes sont un filet de sécurité pour nous et pour les résidents et résidentes. Ce sont des personnes qu’on peut joindre s’il arrive quelque chose. Il faut absolument qu’on ait au moins une personne-ressource. »
Une différence certaine dans la vie des personnes âgées
La présence d’un proche aidant a de nombreuses retombées sur la vie des personnes âgées. En plus de stimuler les facultés cognitives et de briser le sentiment de solitude, les aidants poussent leurs proches à se dépasser au quotidien, que ce soit de manière physique ou psychologique. Cette proximité avec une personne aimante et à l’écoute permet aux personnes âgées d’être plus sûres d’elles-mêmes et de combattre l’anxiété. Parfois, une présence quotidienne est nécessaire, mais un simple coup de fil hebdomadaire peut suffire pour accroître le bonheur de nos êtres chers!
Qu’en est-il des gens qui n’ont pas de famille?
Ami, voisine, ancien collègue : n’importe qui peut devenir proche aidant, à condition de bien connaître la personne et que la relation entre les deux personnes soit stable. On fait donc attention au choix de la personne à qui l’on confie le rôle.
Lors de situations très ciblées, des résidents et des résidentes bénévoles ont même parfois joué ce rôle auprès d’une autre personne vivant au Marronnier en lui rendant visite, en l’aidant à se déplacer pour des rendez-vous importants ou en l’appelant chaque semaine pour discuter. De belles collaborations se sont ainsi créées entre les professionnels de la santé du Marronnier, les bénévoles et des personnes résidentes.
Être à l’écoute des signes
Les personnes âgées ont souvent du mal à admettre qu’elles ont besoin d’aide. Que ce soit par orgueil ou par peur de déranger, certains aînés s’isolent et finissent par manquer de soutien. Il existe toutefois des signes : mêmes vêtements portés plusieurs jours de suite, perte de poids ou mauvaise hygiène corporelle sont quelques-uns des indices qui nous indiquent que la personne pourrait bénéficier de l’aide d’un proche. Faisons preuve de vigilance!
Au Marronnier, comme dans la plupart des résidences, les personnes âgées sont encadrées par toute une équipe. « On communique beaucoup entre nous. Ça peut être la personne à la maintenance qui nous mentionne qu’elle a constaté quelque chose. Ça peut aussi être la voisine. On a des yeux partout! Ça nous permet d’intervenir, doucement, avec délicatesse », mentionne madame Gangan.
Fournir le nom d’au moins une personne-ressource avec qui communiquer en cas d’urgence est obligatoire lors de la signature d’un bail au Marronnier. En cas de besoin, c’est à elle que l’équipe fera appel et c’est elle qui sera informée de toute situation nécessitant une intervention, comme un changement de l’état de santé du résident ou de la résidente. Madame Gangan nous explique que cette étroite collaboration est cruciale pour la sécurité et la qualité de vie des personnes qui vivent au Marronnier.
Proches aidants et professionnels de la santé : un travail d’équipe inégalé
Assistance pour l’épicerie en ligne, prises de rendez-vous, ménage, transport, aide à l’hygiène : toutes ces tâches effectuées par les proches aidants sont bien entendu essentielles. Mais il arrive aussi que ces personnes puissent prodiguer des soins médicaux à leur être cher au terme d’une formation offerte par un professionnel de la santé.
Connaître ses limites comme proche aidant
Être proche aidant est certainement très valorisant, mais cela peut aussi devenir un lourd fardeau à porter. Il n’est pas rare de voir les personnes aidantes développer une grande culpabilité, de l’épuisement et même des problèmes financiers.
« Au Marronnier, nous explique la directrice du Bureau de santé, on leur offre un soutien important et de l’aide psychologique. On les guide vers les ressources qui existent pour eux. Et on leur rappelle qu’il ne faut pas s’affaiblir pour aider l’autre. Il faut respecter ses limites. » Si vous ou une personne que vous côtoyez ressentez une détresse psychologique ou financière, sachez qu’il existe de l’aide.
En visitant les sites d'organismes comme l’ALPA, la COOP de Laval ou L’Appui, vous trouverez une panoplie de ressources et de la documentation qui vous aideront à y voir plus clair et à continuer votre mission d’entraide dans la légèreté. Il existe aussi des prestations gouvernementales qui pourraient vous permettre de passer plus de temps avec votre proche, sans vous soucier de vos finances. Dans le cas où vous seriez proche aidant d’une personne en perte d’autonomie permanente, le CLSC vous guidera vers les bonnes ressources financières.
Une relation précieuse
À la base du rôle de proche aidant, il y a une relation d’échange, de confiance et de collaboration entre une personne âgée et un proche. Le bon équilibre à trouver réside au cœur de cette relation : être présent sans s’imposer, s’investir sans s’épuiser, aider sans infantiliser l’autre. Une des clés est le respect, celui de l’autre et celui de soi!
Vous pourriez aussi aimer :
Komentáře