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Troubles de santé mentale des aînés : comprendre et prévenir

Plusieurs facteurs font en sorte que les personnes âgées sont particulièrement à risque de présenter un trouble de santé mentale, et depuis 2020, la pandémie exacerbe cette tendance. En effet, l’isolement et les deuils qui accompagnent la pandémie ne font qu’accentuer la détresse des aînés.

Comment ces troubles se traduisent-ils, quelles en sont les causes, comment en reconnaître les signes et, surtout, comment y réagir? Stéphanie Bourgeois, infirmière clinicienne au Marronnier, nous en dit davantage.


Facteurs de risque en santé mentale chez les personnes âgées


L’isolement : principale cause de plusieurs troubles psychologiques



En cette période pandémique, mais également pour beaucoup de personnes qui vieillissent seules, l’isolement est un des principaux facteurs contribuant à la détresse psychologique. « L’isolement cause des pertes cognitives brutales qui peuvent être associées à la maladie d’Alzheimer ou à un autre trouble de démence », nous explique Mme Bourgeois. « C’est aussi la source d’un très grand nombre de dépressions. »

Lorsque ses contacts sociaux sont réduits, voire inexistants, la personne âgée perd ses habitudes : elle n’a plus de raison de se lever tôt, de manger à des heures régulières, de sortir ou même de s’habiller. Socialiser permet de stimuler la parole, et les jeux et les interactions maintiennent les facultés cognitives, ce qui contribue à favoriser l’équilibre mental.


Les différentes formes de deuils : des pertes de repères importantes



En prenant de l’âge, les gens doivent faire face à toutes sortes de deuils : le deuil d’une bonne santé physique, d’une certaine forme d’autonomie ou d’anciennes habitudes de vie, ou encore le deuil du conjoint ou de la conjointe, de proches et de membres de la famille.

« En perdant de l’autonomie, plusieurs personnes âgées se voient comme un fardeau, même si c’est faux, ce qui a des conséquences sur leur estime de soi. La société détermine la valeur d’une personne en fonction de son rendement. L’estime de soi en prend donc un coup quand on voit ses capacités décliner. On se sent alors moins “utile” ».

Prendre sa retraite ou quitter un milieu de vie est aussi une forme de deuil. En se créant de nouveaux repères, il faut généralement se bâtir un nouveau cercle social, ce qui est loin d’être évident. Habiter dans une résidence comme Le Marronnier facilite les rencontres et les activités de groupe, ce qui constitue un avantage pour entamer une nouvelle étape de vie.


Les abus : une source de détresse



Il existe malheureusement des cas où les personnes âgées sont victimes de toutes sortes d’abus et de comportements malveillants de la part de membres de leur famille ou d’autres personnes. Cette exploitation, qui peut être physique, financière ou émotive, entraîne bien souvent des troubles de l’humeur tels que la dépression, la tristesse et l’accablement. Il est important de dénoncer ces situations et de ne pas avoir peur d’en parler si on en est témoin.


Cinq signes à surveiller pour détecter les troubles de santé mentale chez les aînés



1. Perte de mémoire soudaine

Souvent associée à la déclaration de la démence ou de la maladie d’Alzheimer, dont elle est le premier symptôme, la perte de mémoire peut également être un signe de dépression.


2. Perte d’intérêt par rapport à ses habitudes de vie quotidienne

La personne perd tout intérêt pour ses activités habituelles et va même jusqu’à négliger ses besoins essentiels, comme manger et se laver.


3. Changement d’humeur ou de comportement

La personne perd sa capacité à maîtriser ses émotions et fait preuve d’irritabilité ou d’apathie.


4. Tristesse et découragement

La personne devient déprimée ou repliée sur elle-même. La tristesse peut également s’accompagner d’anxiété.


5. Désorganisation

Les pensées de la personne se confondent; elle devient confuse, tient des propos incohérents et se perd dans la spatialisation ou la temporalité.


Plusieurs signes de la maladie d’Alzheimer et de la dépression se recoupent. Il peut donc être difficile de distinguer ces deux troubles. Seuls les professionnels de la santé peuvent poser le bon diagnostic.


Comment réagir à un parent ou un proche qui présente des signes de détresse



Prendre le temps d’écouter


« Il est important de briser l’isolement de la personne, de lui permettre de verbaliser comment elle se sent et, surtout, de prendre le temps de l’écouter sans jugement », affirme l’infirmière clinicienne, Cristina Gangan. « Appelez-la le plus souvent possible, parlez-lui de façon positive en discutant de choses agréables. Surtout, dites-lui qu’elle n’est pas un fardeau pour vous et que vous aimez discuter avec elle. Prenez le temps de lui dire « merci d’être là. J’aime quand on discute ensemble. » Ça peut faire toute la différence. »


Mobiliser son réseau


Vous pouvez également mobiliser un réseau autour de la personne pour lui assurer un soutien solide. Si vous constatez qu’une personne âgée est déprimée, assurez-vous que son entourage est au courant de la situation et qu’il se mobilise pour la soutenir. Grâce à cette intervention, elle se sentira bien entourée, ce qui vous rassurera. « Beaucoup de résidents me disent qu’ils ne veulent pas en parler avec leurs enfants parce qu’ils ne veulent pas les déranger. » Il est donc important de prendre les devants dès qu’on remarque que quelque chose ne va pas et ne pas attendre que la personne en détresse demande de l’aide.


Une présence rassurante et constante au Marronnier



Au Marronnier, une équipe de professionnels formée pour intervenir en cas de problèmes de santé mentale est présente jour et nuit, tous les jours de la semaine. « On est les premiers répondants en matière de santé physique et mentale. On peut apporter du soutien psychologique, assurer des suivis personnalisés et faire intervenir un médecin si nécessaire. On est formés pour ça. »

Plusieurs ressources téléphoniques existent, mais les personnes âgées sont tout de même encouragées à venir rencontrer les infirmières directement, même si ce n’est que pour parler, sans besoin particulier. « N’importe quand, on est là pour eux. On les accueille chaleureusement et sans jugement. »

Il arrive également que des résidents expriment aux infirmières des inquiétudes au sujet d’une connaissance, par exemple lorsqu’ils constatent que le comportement de celle-ci a changé ou qu’elle ne se présente plus à ses activités habituelles. « C’est l’avantage de vivre dans un endroit comme ici. Les gens se soucient les uns des autres, et on n’est jamais complètement seuls. C’est une vraie communauté. »


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